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Didier Savard
19/09/22
Cette semaine, nous continuons notre exploration des débats qui ont traversé l’écologie radicale dans les années 1970 en publiant un texte de la revue “Survivre et vivre”.
Par les temps qui courent, on ne compte plus les articles de presse qui traitent de la multiplication des créations d’éco-lieux, d’éco-villages et de projets collectifs d’habitat alternatif. Cette vague de désertion, comme aime à l’appeler la presse mainstream, témoigne d’un besoin de communautés et de partage qui répond à la solitude vécue dans les grandes métropoles. Qu’est-ce qu’une communauté ? Est-elle toujours si souhaitable que ça ? À quoi ressemblerait une société renouvelée autour de la coopération, de l’entraide et du soin ? Ces questions traversent les débats écologistes depuis plus d’un demi siècle.
Drop out. Laissez tomber. Foutons le camp. Ralbol. Ouais.
Le phénomène de fuite s’intensifie de plus en plus. D’accord, pas d’accord... Chic, un débat.
Au début, les rigolos qui fichaient le camp pour avoir la paix, vivre à plusieurs, peinards, dans la nature, ils étaient peu nombreux. C’est pour çà qu’on peut les appeler “rigolos” sans tomber dans le péjoratif. Aujourd’hui, ces rigolos se multiplient. De plus en plus de gens se mettent à vouloir respirer de l’air pur, aimer leurs semblables, faire des choses qui leur plaisent, en un mot : à vivre. Je vous demande un peu ! Des fous, je vous le dis, Mme Bouziges. Un phénomène de désertion en masse, voilà de quoi faire trembler la société unidimensionnelle sur ses bases. Son système de production et de consommation, qui nécessite une cohésion sociale totale, un comportement humain (?) planifié et programmé, risquerait d’en prendre un sacré coup. Imaginez le type surexploité, épuisé par un rythme de vie (?) inhumain, qui voit des êtres humains vivre heureux. Cà devrait lui faire toucher du doigt, grâce à une comparaison vite faite, tout ce qui l’aliène, l’opprime, le fait crever à petit feu.
Bon, c’est pas si simple.
Ah, bon ?
Ben oui. Me bousculez pas, je vais essayer d’être clair. Pour commencer, les deux termes de la comparaison ne pèsent pas le même poids dans la balance : il s’agit de deux mondes différents, l’un écrasant l’autre par sa formidable force d’inertie, par sa cohésion, et par son imperméabilité au monde extérieur. Dans la pratique, ça signifie qu’entre le hippie bucolique et l’employé de bureau (ou l’ouvrier de chez Renault, j’en passe et des meilleures), c’est la distinction normal/anormal qui se produit. Ce qui échappe - tente d’échapper - à la société tentaculaire devient anormal. L’employé de bureau, ou l’ouvrier, vit donc son intégration, la saisit, comme le normal opposé à l’anormal. Loin d’y avoir exemple, désir, envie, ou même prise de conscience, il y aurait plutôt sécurisation (comme on dit). Tout élément extérieur est nié. L’élément critique, contradicteur, n’est pas perçu, n’est pas compris. Il est étranger.
Bon. D’autre part, le processus inverse peut se produire, ya de la ressource si le phénomène de marginalisation devient un grain de sable trop gênant. L’inverse, c’est-à-dire l’intégration, la récupération. Car la société actuelle est également capable d’absorber les forces antagonistes qui la menacent. Intégré, absorbé, mastiqué, digéré, l’élément dangereux est parfaitement désamorcé. Au niveau de la mode ; par ex. : on a le choix ; où est la négation de la société moderne et de ses valeurs, symbolisée par les vêtements bariolés et les cheveux longs, quand les bourgeois richissimes en ont fait leur tenue de soirée ? Où est le cri révolutionnaire d’opprimés, lorsque, devenu produit de consommation vendu à plusieurs millions d’exemplaires, il fait la fortune des grosses maisons de disques ?
La société du spectacle et de la marchandise digère ce qu’elle ne peut nier, et nie ce qu’elle ne peut digérer.
Les communautés. Ah oui. Pour récupérer une bonne partie du mouvement communautaire, ce ne sont pas les possibilités qui manquent. C’est normal : un îlot libre peut difficilement survivre au milieu d’un monde non-libre. Des objecteurs tentant de vivre librement au beau milieu d’une caserne...
Les difficultés ne manquent pas. La quasi-impossibilité d’autosuffisance, d’autarcie, n’est pas la moindre : nombreuses sont les communautés dont les membres doivent exercer un emploi à l’extérieur, comme Mr Tout le monde, ou encore celles qui vivent des subsides de l’Etat ! Comme marginalisation, on peut rêver mieux...
Argent, commerce, vente de sa force de travail, autant d’entraves du Système qui paralysent et font avorter le fœtus communautaire.
Mais d’autres difficultés, plus inhérentes aux communautés actuelles, les compromettent dangereusement. Un changement de mode de vie - vivre à plusieurs, en marge du système, à la campagne ou ailleurs, - n’entraine pas obligatoirement un changement radical des structures mentales, des manières de penser les rapports interhumains. Bien souvent, les habitudes et les valeurs, que la société a léguées de force aux individus, se retrouvent inchangées dans la structure communautaire. Celle-ci, bien que nouvelle, ne peut alors que perpétuer des valeurs et des attitudes propres au système que l’on condamne. Ainsi, la liberté sexuelle dans les communautés signifie et permet pour beaucoup d’hommes la multiplication des rapports d’oppression mâle de la société bourgeoise (phallocratique, dit Bobonne).
On peut se laisser aller, même, à se demander si la communauté telle qu’on la trouve actuellement est véritablement une structure nouvelle. Pour le moins, elle est loin d’être la réalisation de l’utopie. Car loin d’être créée ex-nihilo, la structure communautaire actuelle n’est que l’image renversée du système en place. Au lieu d’être créés afin de répondre à des besoins véritables) ses éléments constitutifs sont totalement déterminés à être ce qu’ils sont, car ils s’opposent terme à terme aux structures dominantes. Bien loin de l’utopie, nous voilà en plein déterminisme.
Aux “thèses” du système s’opposent des antithèses bien déterminées (par ex. sexualité “collective” répond à couple traditionnel) (décidément, je pense qu’à çà !). Les communautés n’ont donc été jusqu’ici que la recherche d’un système de remplacement.
Cet éternel besoin de savoir “ce qu’on va mettre à la place” nous condamne à conserver le statu quo tant que l’on n’a pas prévu minutieusement, planifié, programmé, prédigéré, un Système de remplacement. C’est justement cette contemporanéité des deux - le système en place et la préparation de son successeur -, qui voue tout changement à l’échec puisque la société nouvelle s’oppose terme à terme à l’ancienne ; véritable calque antithétique, elle en perpétue finalement les structures fondamentales. Tiens, je laisse la place à Michel Foucault qui cause mieux que moi :
"Je pense qu’imaginer un autre système, cela fait actuellement encore partie du système. C’est peut-être ce qui s’est passé dans l’histoire de l’Union soviétique : les institutions en apparence nouvelles ont été en fait conçues à partir d’éléments empruntés au système précédent. Reconstitution d’une armée rouge calquée sur le modèle tzariste, retour au réalisme artistique, à une morale familiale traditionnelle : l’Union soviétique est retombée dans des normes inspirées de la société bourgeoise du XIXe siècle". ("Par delà le bien et le mal", Actuel)
Comme disait Fournier, “on ne peut changer la société sans changer la vie, mais on ne peut changer la vie sans changer la société”, etc. De plus, le changement de mode de vie ne peut précéder le bouleversement mental, individuel ou collectif, qui est nécessaire. Dans les communautés actuelles, certaines d’entre elles, allez, soyons pas vaches, la fuite est à la fois fin et moyen.
La fuite collective, en admettant qu’elle soit possible, ça peut mettre en danger la société en place (en mettant les choses au mieux), mais çà n’apportera sûrement rien de positif et de nouveau.
Fonder une communauté du jour au lendemain en y voyant la réalisation de la société nouvelle, ne peut mener qu’à l’échec.
Mais dès lors qu’il s’agit d’expérience communautaire, c’est tout à fait différent. L’optique de départ n’est pas la même ; car ceux qui y participent ont conscience d’expérimenter les bases de "quelque chose d’autre", des techniques et mode de vie totalement nouveaux.
"La tentative de retrait hors du système bourgeois, par l’adoption d’une vie campagnarde sur un morceau de terrain que l’on achète ou que l’on prend, peut être simplement une évasion, une expérience tout à fait personnelle, et dès lors sans intérêt politique.
Elle peut aussi être une expérience sociale consciemment entreprise afin d’essayer d’établir au sein d’une communauté des relations non-aliénées entre êtres humains qui ne sont pas déterminés par les critères du système dominant. Il y a donc deux possibilités - soit l’expérience individuelle, évidente dans la culture de la drogue par ex., ou alors la possibilité d’une expérience sociale.” (Herbert Marcuse, Politique-Hebdo du 2 décembre 1971).
Il faut alors agir afin de transformer la société dans un sens communautaire. Se préparer à la vie totalement nouvelle qu’est la vie communautaire, expérimenter sur le terrain des techniques de production légère et des sources d’énergie écologiquement viables et décentralisées, utilisables à l’échelon local. Redevenir maitres de nos propres besoins et désirs : c’est le but à atteindre.
Nul canevas de la société future ne peut prétendre planifier et prévoir la diversité et la richesse de ces besoins. L’expérience communautaire peut seule nous donner les moyens de satisfaire nous-mêmes nos désirs, et qu’enfin la société de la survie fasse place à la vie.
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Didier Savard
19/09/22
Cette semaine, nous continuons notre exploration des débats qui ont traversé l’écologie radicale dans les années 1970 en publiant un texte de la revue “Survivre et vivre”.
Par les temps qui courent, on ne compte plus les articles de presse qui traitent de la multiplication des créations d’éco-lieux, d’éco-villages et de projets collectifs d’habitat alternatif. Cette vague de désertion, comme aime à l’appeler la presse mainstream, témoigne d’un besoin de communautés et de partage qui répond à la solitude vécue dans les grandes métropoles. Qu’est-ce qu’une communauté ? Est-elle toujours si souhaitable que ça ? À quoi ressemblerait une société renouvelée autour de la coopération, de l’entraide et du soin ? Ces questions traversent les débats écologistes depuis plus d’un demi siècle.
Drop out. Laissez tomber. Foutons le camp. Ralbol. Ouais.
Le phénomène de fuite s’intensifie de plus en plus. D’accord, pas d’accord... Chic, un débat.
Au début, les rigolos qui fichaient le camp pour avoir la paix, vivre à plusieurs, peinards, dans la nature, ils étaient peu nombreux. C’est pour çà qu’on peut les appeler “rigolos” sans tomber dans le péjoratif. Aujourd’hui, ces rigolos se multiplient. De plus en plus de gens se mettent à vouloir respirer de l’air pur, aimer leurs semblables, faire des choses qui leur plaisent, en un mot : à vivre. Je vous demande un peu ! Des fous, je vous le dis, Mme Bouziges. Un phénomène de désertion en masse, voilà de quoi faire trembler la société unidimensionnelle sur ses bases. Son système de production et de consommation, qui nécessite une cohésion sociale totale, un comportement humain (?) planifié et programmé, risquerait d’en prendre un sacré coup. Imaginez le type surexploité, épuisé par un rythme de vie (?) inhumain, qui voit des êtres humains vivre heureux. Cà devrait lui faire toucher du doigt, grâce à une comparaison vite faite, tout ce qui l’aliène, l’opprime, le fait crever à petit feu.
Bon, c’est pas si simple.
Ah, bon ?
Ben oui. Me bousculez pas, je vais essayer d’être clair. Pour commencer, les deux termes de la comparaison ne pèsent pas le même poids dans la balance : il s’agit de deux mondes différents, l’un écrasant l’autre par sa formidable force d’inertie, par sa cohésion, et par son imperméabilité au monde extérieur. Dans la pratique, ça signifie qu’entre le hippie bucolique et l’employé de bureau (ou l’ouvrier de chez Renault, j’en passe et des meilleures), c’est la distinction normal/anormal qui se produit. Ce qui échappe - tente d’échapper - à la société tentaculaire devient anormal. L’employé de bureau, ou l’ouvrier, vit donc son intégration, la saisit, comme le normal opposé à l’anormal. Loin d’y avoir exemple, désir, envie, ou même prise de conscience, il y aurait plutôt sécurisation (comme on dit). Tout élément extérieur est nié. L’élément critique, contradicteur, n’est pas perçu, n’est pas compris. Il est étranger.
Bon. D’autre part, le processus inverse peut se produire, ya de la ressource si le phénomène de marginalisation devient un grain de sable trop gênant. L’inverse, c’est-à-dire l’intégration, la récupération. Car la société actuelle est également capable d’absorber les forces antagonistes qui la menacent. Intégré, absorbé, mastiqué, digéré, l’élément dangereux est parfaitement désamorcé. Au niveau de la mode ; par ex. : on a le choix ; où est la négation de la société moderne et de ses valeurs, symbolisée par les vêtements bariolés et les cheveux longs, quand les bourgeois richissimes en ont fait leur tenue de soirée ? Où est le cri révolutionnaire d’opprimés, lorsque, devenu produit de consommation vendu à plusieurs millions d’exemplaires, il fait la fortune des grosses maisons de disques ?
La société du spectacle et de la marchandise digère ce qu’elle ne peut nier, et nie ce qu’elle ne peut digérer.
Les communautés. Ah oui. Pour récupérer une bonne partie du mouvement communautaire, ce ne sont pas les possibilités qui manquent. C’est normal : un îlot libre peut difficilement survivre au milieu d’un monde non-libre. Des objecteurs tentant de vivre librement au beau milieu d’une caserne... Les difficultés ne manquent pas. La quasi-impossibilité d’autosuffisance, d’autarcie, n’est pas la moindre : nombreuses sont les communautés dont les membres doivent exercer un emploi à l’extérieur, comme Mr Tout le monde, ou encore celles qui vivent des subsides de l’Etat ! Comme marginalisation, on peut rêver mieux...
Argent, commerce, vente de sa force de travail, autant d’entraves du Système qui paralysent et font avorter le fœtus communautaire.
Mais d’autres difficultés, plus inhérentes aux communautés actuelles, les compromettent dangereusement. Un changement de mode de vie - vivre à plusieurs, en marge du système, à la campagne ou ailleurs, - n’entraine pas obligatoirement un changement radical des structures mentales, des manières de penser les rapports interhumains. Bien souvent, les habitudes et les valeurs, que la société a léguées de force aux individus, se retrouvent inchangées dans la structure communautaire. Celle-ci, bien que nouvelle, ne peut alors que perpétuer des valeurs et des attitudes propres au système que l’on condamne. Ainsi, la liberté sexuelle dans les communautés signifie et permet pour beaucoup d’hommes la multiplication des rapports d’oppression mâle de la société bourgeoise (phallocratique, dit Bobonne).
On peut se laisser aller, même, à se demander si la communauté telle qu’on la trouve actuellement est véritablement une structure nouvelle. Pour le moins, elle est loin d’être la réalisation de l’utopie. Car loin d’être créée ex-nihilo, la structure communautaire actuelle n’est que l’image renversée du système en place. Au lieu d’être créés afin de répondre à des besoins véritables) ses éléments constitutifs sont totalement déterminés à être ce qu’ils sont, car ils s’opposent terme à terme aux structures dominantes. Bien loin de l’utopie, nous voilà en plein déterminisme.
Aux “thèses” du système s’opposent des antithèses bien déterminées (par ex. sexualité “collective” répond à couple traditionnel) (décidément, je pense qu’à çà !). Les communautés n’ont donc été jusqu’ici que la recherche d’un système de remplacement.
Cet éternel besoin de savoir “ce qu’on va mettre à la place” nous condamne à conserver le statu quo tant que l’on n’a pas prévu minutieusement, planifié, programmé, prédigéré, un Système de remplacement. C’est justement cette contemporanéité des deux - le système en place et la préparation de son successeur -, qui voue tout changement à l’échec puisque la société nouvelle s’oppose terme à terme à l’ancienne ; véritable calque antithétique, elle en perpétue finalement les structures fondamentales. Tiens, je laisse la place à Michel Foucault qui cause mieux que moi :
"Je pense qu’imaginer un autre système, cela fait actuellement encore partie du système. C’est peut-être ce qui s’est passé dans l’histoire de l’Union soviétique : les institutions en apparence nouvelles ont été en fait conçues à partir d’éléments empruntés au système précédent. Reconstitution d’une armée rouge calquée sur le modèle tzariste, retour au réalisme artistique, à une morale familiale traditionnelle : l’Union soviétique est retombée dans des normes inspirées de la société bourgeoise du XIXe siècle". ("Par delà le bien et le mal", Actuel)
Comme disait Fournier, “on ne peut changer la société sans changer la vie, mais on ne peut changer la vie sans changer la société”, etc. De plus, le changement de mode de vie ne peut précéder le bouleversement mental, individuel ou collectif, qui est nécessaire. Dans les communautés actuelles, certaines d’entre elles, allez, soyons pas vaches, la fuite est à la fois fin et moyen.
La fuite collective, en admettant qu’elle soit possible, ça peut mettre en danger la société en place (en mettant les choses au mieux), mais çà n’apportera sûrement rien de positif et de nouveau.
Fonder une communauté du jour au lendemain en y voyant la réalisation de la société nouvelle, ne peut mener qu’à l’échec.
Mais dès lors qu’il s’agit d’expérience communautaire, c’est tout à fait différent. L’optique de départ n’est pas la même ; car ceux qui y participent ont conscience d’expérimenter les bases de "quelque chose d’autre", des techniques et mode de vie totalement nouveaux.
"La tentative de retrait hors du système bourgeois, par l’adoption d’une vie campagnarde sur un morceau de terrain que l’on achète ou que l’on prend, peut être simplement une évasion, une expérience tout à fait personnelle, et dès lors sans intérêt politique.
Elle peut aussi être une expérience sociale consciemment entreprise afin d’essayer d’établir au sein d’une communauté des relations non-aliénées entre êtres humains qui ne sont pas déterminés par les critères du système dominant. Il y a donc deux possibilités - soit l’expérience individuelle, évidente dans la culture de la drogue par ex., ou alors la possibilité d’une expérience sociale.” (Herbert Marcuse, Politique-Hebdo du 2 décembre 1971).
Il faut alors agir afin de transformer la société dans un sens communautaire. Se préparer à la vie totalement nouvelle qu’est la vie communautaire, expérimenter sur le terrain des techniques de production légère et des sources d’énergie écologiquement viables et décentralisées, utilisables à l’échelon local. Redevenir maitres de nos propres besoins et désirs : c’est le but à atteindre.
Nul canevas de la société future ne peut prétendre planifier et prévoir la diversité et la richesse de ces besoins. L’expérience communautaire peut seule nous donner les moyens de satisfaire nous-mêmes nos désirs, et qu’enfin la société de la survie fasse place à la vie.