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08/04/22
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18/04/22
Voici notre édito quant à la situation en cours. Vous pouvez soit le regarder sous la forme du vidéotract que nous avons réalisé dans le cadre de notre émission intitulée “Intervention” ou bien vous pouvez le lire en format texte plus bas.
Qui attend encore quelque chose du
deuxième tour de cette élection est soit insensé, soit insensible, soit
aveugle. La nausée, l’anxiété et la dépression gagnent une part non négligeable
de ceux qui croyaient encore à la résurrection d’une gauche gouvernementale en
France.
Nous devons sortir de cet état de
sidération. Chuchoter notre dégoût maximal à nos amis et à nos collègues, se
retrouver dans la rue pour crier notre haine d’un système en voie terminale de
décomposition, une fois les dernières illusions anéanties, réunir nos forces,
se remettre en ordre de bataille, en somme combattre le nihilisme contemporain
sous toutes ses formes, voilà à quoi les résultats de ce premier tour nous
forcent.
Nous laissons à ceux qui en ont encore
le temps tout le loisir de débattre si le libéralisme autoritaire façon Macron
est moins pire que le fascisme historique façon Le Pen. Qu’on aille voter ou
non au prochain tour, ce sera toujours soit en se pinçant le nez, soit en
s’auto-convaincant que son vote a encore une quelconque signification
historique. Le choix du vote et le choix de l’abstention sont tout autant compréhensibles.
Il n'y a personne à juger. Nous devrions même tous et toutes nous rencontrer
après cette élection car cette époque nous enjoint à sortir des fausses
dichotomies.
Il est évident que le paysage de la
représentation politique est si sale, si sordide et si répugnant que nous
comprenons bien en quoi Jean-Luc Mélenchon a pu séduire. Il nous a même séduit
un temps. Par la force des choses, nous nous retrouvons autant du côté de
l’électorat de la France Insoumise, que du côté de la sécession politique et de
la désertion. Surtout, il est évident que la victoire du Front National se
concrétiserait par l’effrayante perspective de voir se poursuivre, amplifiées,
les exactions d'une police en roue libre, le racisme érigé en fondement de la
gestion politique. Il est évident que nous ne sommes pas toutes et tous égaux
face à la violence de l’État.
Alors que certains voudraient faire
mouvement contre les résultats cataclysmiques de dimanche dernier, d’autres se
mettent à rêver d'une revanche lors des législatives. Ils délèguent encore à
des professionnels de la politique la tâche de proposer une issue à cette
situation cauchemardesque. Pas de problème, allez voter si vous y croyez encore
et rejoignez-nous ensuite. La route sera longue.
En réalité, quel que soit l’envie ou le
dégoût de replacer un bulletin de vote dans l’urne pour le deuxième tour, nous
sommes nombreux à entendre au fond de nous-mêmes une petite voix qui nous
appelle à tout envoyer valser, à fracasser cette grande scène
médiatico-politique insupportable. Cela a déjà lieu quand des étudiants de la
Sorbonne décident d’occuper leur université ou quand des foules prennent la rue
partout en France comme ce samedi 16 avril.
Cela se poursuivra de bien des manières,
par exemple, auprès des Soulèvements de la Terre, ou encore avec des
manifestations antifascistes, mais aussi par l'approfondissement de formes
d'entraide et de partage là où nous habitons, avec des solidarités concrètes
auprès des migrants, mais surtout avec l'irruption à nouveau dans l’espace
public de formes qui mettent à mal cette fausse paix sociale régnante alors que
le monde brûle, que la guerre menace et que la dictature de l’économie cherche
à asseoir définitivement son règne sur des milliards de personnes. Tous
dehors !
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18/04/22
Voici notre édito quant à la situation en cours. Vous pouvez soit le regarder sous la forme du vidéotract que nous avons réalisé dans le cadre de notre émission intitulée “Intervention” ou bien vous pouvez le lire en format texte plus bas.
Qui attend encore quelque chose du deuxième tour de cette élection est soit insensé, soit insensible, soit aveugle. La nausée, l’anxiété et la dépression gagnent une part non négligeable de ceux qui croyaient encore à la résurrection d’une gauche gouvernementale en France.
Nous devons sortir de cet état de sidération. Chuchoter notre dégoût maximal à nos amis et à nos collègues, se retrouver dans la rue pour crier notre haine d’un système en voie terminale de décomposition, une fois les dernières illusions anéanties, réunir nos forces, se remettre en ordre de bataille, en somme combattre le nihilisme contemporain sous toutes ses formes, voilà à quoi les résultats de ce premier tour nous forcent.
Nous laissons à ceux qui en ont encore le temps tout le loisir de débattre si le libéralisme autoritaire façon Macron est moins pire que le fascisme historique façon Le Pen. Qu’on aille voter ou non au prochain tour, ce sera toujours soit en se pinçant le nez, soit en s’auto-convaincant que son vote a encore une quelconque signification historique. Le choix du vote et le choix de l’abstention sont tout autant compréhensibles. Il n'y a personne à juger. Nous devrions même tous et toutes nous rencontrer après cette élection car cette époque nous enjoint à sortir des fausses dichotomies.
Il est évident que le paysage de la représentation politique est si sale, si sordide et si répugnant que nous comprenons bien en quoi Jean-Luc Mélenchon a pu séduire. Il nous a même séduit un temps. Par la force des choses, nous nous retrouvons autant du côté de l’électorat de la France Insoumise, que du côté de la sécession politique et de la désertion. Surtout, il est évident que la victoire du Front National se concrétiserait par l’effrayante perspective de voir se poursuivre, amplifiées, les exactions d'une police en roue libre, le racisme érigé en fondement de la gestion politique. Il est évident que nous ne sommes pas toutes et tous égaux face à la violence de l’État.
Alors que certains voudraient faire mouvement contre les résultats cataclysmiques de dimanche dernier, d’autres se mettent à rêver d'une revanche lors des législatives. Ils délèguent encore à des professionnels de la politique la tâche de proposer une issue à cette situation cauchemardesque. Pas de problème, allez voter si vous y croyez encore et rejoignez-nous ensuite. La route sera longue.
En réalité, quel que soit l’envie ou le dégoût de replacer un bulletin de vote dans l’urne pour le deuxième tour, nous sommes nombreux à entendre au fond de nous-mêmes une petite voix qui nous appelle à tout envoyer valser, à fracasser cette grande scène médiatico-politique insupportable. Cela a déjà lieu quand des étudiants de la Sorbonne décident d’occuper leur université ou quand des foules prennent la rue partout en France comme ce samedi 16 avril.
Cela se poursuivra de bien des manières, par exemple, auprès des Soulèvements de la Terre, ou encore avec des manifestations antifascistes, mais aussi par l'approfondissement de formes d'entraide et de partage là où nous habitons, avec des solidarités concrètes auprès des migrants, mais surtout avec l'irruption à nouveau dans l’espace public de formes qui mettent à mal cette fausse paix sociale régnante alors que le monde brûle, que la guerre menace et que la dictature de l’économie cherche à asseoir définitivement son règne sur des milliards de personnes. Tous dehors !